1ère partie
La télévision au Foyer vers 1932 (photo tirée de l'ouvrage 'Television' de C.Van DYCK).
Installation complète combinée avec récepteur mondial pour ondes moyennes et courtes (Ingelen U6)
L'histoire de la télévision est étroitement liée à celle de la radio, l'évolution technique de cette
dernière ayant été indispensable au développement de l'autre.
Les grands précurseurs sont, en France pour la radio,
le général FERRIE et pour la Télévision,
René BARTHELEMY
La télévision est un média en constante et rapide évolution technologique.
L'ére cathodique que l'on a connue est désormais détronée par celle de l'écran plasma ou à cristaux liquides.
La télévision est le fruit d'un labeur ardu et assidu des chercheurs de plusieurs pays.
Ayant atteint une certaine maturitée technologique, elle ne s'est véritablement
développée en France, qu'à la fin de la seconde
guerre mondiale.
Entre 1946 et 1948 apparaissent les premiers
programmes télévisés structurés et quelques
constructeurs produisent des téléviseurs
commerciaux.
La définition de l'image est alors d'environ 450 lignes,
puis 819 lignes au début des années 50.
La période "pré-historique" de la télévision, soit de 1928 environ à 1935 et au-delà, reste, sauf pour quelques initiés, très mal connue de la plupart des gens, même pour les contemporains de cette époque encore parmis nous. La raison principale en est, que la télévision d'alors se trouvant à un stade expérimental sans véritables normes établies, peu d'industriels en France se sentaient motivés pour fabriquer des récepteurs de télévision à destination d'un public, par ailleurs très restreint.
En outre, la durée assez courte des émissions et l'absence de programmes attrayants et structurés, n'offrait que peu d'intérêt aux éventuels téléspectateurs.
Toutefois en France en 1932, quelques firmes proposent aux amateurs avertis, des
"kits" leur permettant d'assembler un "téléviseur" pour suivre ainsi les émissions expérimentales de télévision.
Ces "kits" se composent surtout de pièces mécaniques formant une machine à connecter au poste de radio
au moment des émissions, afin de recevoir le signal d'image, comme expliqué plus loin.
En Angleterre, le pionnier écossais
John Logie BAIRD,
commercialise dès 1930 son
'TELEVISOR', un modèle de
téléviseur mécanique à 30 lignes de
définition.
Il est suivi de près par quelques constructeurs américains comme RCA, qui fabriqueront quelques milliers de téléviseurs mécaniques au début des années 30, et dont il subsiste très peu d'exemplaires.
De nombreux chercheurs aux USA, parmi lesquels Philo T. FARNSWORTH avec son 'image dissector' et Vladimir ZWORYKIN , avec son 'iconoscope', contribuent à d'importantes découvertes dans le domaine de l'analyse électronique de l'image en télévision. De son côté', Charles Francis JENKINS réalise en 1927 son 'Radiovisor' (analyse et transmission mécanique d'images fixes).
Pour plus d'informations sur l'histoire de ces chercheurs, voir les
liens vers les excellents sites (en anglais) sur la page d'accueil.
En France, vers 1928, la Compagnie des Compteurs de Montrouge (CdC), fait
appel à un brillant ingénieur mathématicien,
René BARTHELEMY pour lui confier la direction de son laboratoire de télévision.
Diplômé de l'Ecole Supérieure d'Electricité,
BARTHELEMY étudie les travaux de John L.BAIRD sur la
télévision mécanique, puis
s'investit dans la recherche d'un système efficace de
synchronisation, sans lequel à ses yeux, la
télévision ne peut fonctionner correctement.
Les travaux de BAIRD et de BARTHELEMY font des émules en France et peu à peu, quelques chercheurs comme Marc CHAUVIERRE à
Lyon, Henri De FRANCE et CAHEN au Mans et
TURPAIN et BODROUX à Poitier, commencent à faire des essais de télévision mécanique.
La télévision à ses débuts, également appelée "Radiovision", utilisait un système mécanique pour l'analyse (décomposition de l'image) et la synthèse (reconstitution de l'image), d'où son nom de Télévision Mécanique.
Depuis de nombreuses années (fin 1936), ces opérations
sont effectuées de manière entièrement
électronique.
En 1884, un jeune étudiant allemand, originaire de Poméranie, Paul NIPKOW , invente le disque qui porte son nom. Il s'agit d'une invention géniale permettant de décomposer et reconstruire l'image au moyen d'un disque percé de trous répartis en spirale près de la circonférence du disque.
Il est intéressant de noter que Paul NIPKOW ayant trouvé
le principe, ne pourra lui-même le mettre en application, car en
1884, la lampe radio permettant l'émission et l'amplification
d'un signal radio et les cellules photo-électriques, permettant
la traduction de la lumière en un courant électrique, ne
sont pas encore inventées!
Sans notre faculté physiologique apellée persistence
rétinienne, qui permet à notre cerveau de conserver une
impression lumineuse pendant environ un dixième de seconde, la
télévision ne pourrait exister (le cinéma non plus
d'ailleurs). C'est cette persistence rétinienne qui nous fait
voir ces fameuses lignes en télévision, lignes qui en
fait n'existent pas, car elles ne sont que l'effet produit par un point
(spot) lumineux se déplaçant rapidement devant nos yeux.
Toutes les techniques utilisées en télévision,
mécanique, cathodiques puis plasma ou LCD, utilisent ce
phénomène.
Le nombre de lignes qui reproduisent une image correspond, avec le
disque de Nipkow, à la quantité de trous perforés
composant la spirale à une branche. 30 trous = 30 lignes, 60
trous = 60 lignes etc.. Pour des raisons purement mécaniques, il
semble que les limites du système soient atteintes pour une
définition de 120 ou 180 lignes (avec 3 spirales). En effet, le
diamètre du disque croît proportionellement à la
définition, atteignant rapidement des dimensions prohibitives,
incompatibles avec une synchronisation effective du système.
Les trous du disque analyseur, à l'émission,
explorent
successivement chaque point de l'image à travers un cache, dont
les dimensions sont fonction du nombre de trous et de leur
diamètre.
Derrière le disque analyseur, se trouve une cellule photo-électrique
qui traduit les variations de lumière provenant des trous, en impulsions électriques (très faibles).
Les trous du disque synthétiseur, à la réception,
recomposent l'image à l'aide d'une
lampe au néon placée derrière le disque et qui retraduit les impulsions électriques en variations lumineuses.
Les disques analyseur et synthétiseur doivent faire l'objet d'une synchronisation rigoureuse.
La vitesse de rotation , tout d'abord, qui doit être absolument
identique de part et d'autre. La position des trous respectifs ensuite,
de chacun des disques, qui doivent être exactement au même endroit au même moment (isochronisme)
sous peine de décadrage de l'image. Cette
nécessité (et difficulté) d'obtenir et maintenir
un synchronisme absolu entre les disques, a largement
contribuée, parmis d'autres éléments, à
l'abandon des systèmes mécaniques en
télévision (exception faite du magnétoscope!).
Malgré ces difficultés mécaniques,
surmontées en partie avec l'usage de moteurs synchrones ou de la
roue phonique de LACOUR, la télévision a amplement
utilisé jusqu'en 1935, le disque de NIPKOW, avec plusieurs
variantes (disque à lentilles de
BRILLOUIN) pour analyser et
reconstituer les images.